Jean José Chaverot, gérant de la boutique SLE, Sports Loisirs Equipements, à Belfort

 

Ménage Ton Ballon : Bonjour Jean-José. Merci de nous recevoir.

Pourquoi as-tu choisi d’ouvrir une boutique spécifique montagne à Belfort ?

Jean-José Chaverot : parce que je suis de Belfort, que j’étais déjà dans le commerce, mais que cette manière de pratiquer le métier ne me plaisait pas et que je suis passionné par la verticale et la montagne. J’ai donc fais le choix, il y a 25 ans cette année, d’ouvrir une petite boutique indépendante. L’idée était de faire un lieu de vente, car il faut bien gagner de l’argent pour partir en vacances ! Mais aussi un lieu de rencontre où les gens peuvent échanger leurs aventures et leurs expériences. Egalement un lieu de formation où l’on peut venir pour compléter ses connaissances sans forcément acheter.

 

MTB : Ta boutique est très spécialisée montagne, à quelle clientèle s’adresse-t-elle ?

JJC : Nous avons une clientèle très large. Les « très actifs », mais aussi les débutants qui veulent s’adresser à des spécialistes et des gens très « pointus ». On propose des produits performants et de qualité, pour 2 raisons : 1- Quand on est à 4000m, on ne peut pas se permettre d’avoir un produit qui ne fonctionne pas. 2- Quand on achète un produit de cette qualité, on sait que les modes et les conditions de fabrication sont de hautes performances. On ne fabrique pas de la même façon un sac à 150 euros et un sac à 30 euros. Dès le début de SPORTS LOISIRS EQUIPEMENTS, j’ai fait ce choix éthique, de ne pas vendre ces sacs à 30 euros, pour des raisons écologiques et sociétales.

Depuis 5 ans, je travaille avec Clément parce qu’il partage à 100% mon éthique et celle de la boutique. Que la protection de la nature est dans son ADN et qu’il a aussi une grande compétence technique de terrain.

Avec lui aujourd’hui et depuis 25 ans, bien avant la mode actuelle, j’essaye au maximum de collaborer avec des marques qui ont une démarche éthique. Nous attachons donc une grande importance à certains labels de qualité de fabrication.

Depuis longtemps nous utilisons des cartons de récupération et non des cartons neufs pour l’envoie de nos colis. Nous donnons à des associations caritatives une partie des produits que l’on ne veut plus louer, au lieu de les revendre…

 

MTB : Bravo, c’est un bel état d’esprit et nous sommes très heureux d’avoir un partenaire comme vous. C’est ta passion qui t’a fait ouvrir ta boutique, parle-nous de ta passion.

JJC : Houla ! Cette année, c’est ma 55eme saison de ski, ça fait plus de 40 ans que je fais de la montagne et j’y prends toujours autant de plaisir, que ce soit en ski de rando, en alpinisme ou simplement une petite balade autour d’Héricourt. Et il y a aussi l’escalade…

 

MTB : Oui, parlons-en car nous sommes beaucoup à connaître ton nom que l’on retrouve dans les topos d’escalade avec le nombre impressionnant de voies que tu as ouverte, parle nous de cette époque...

JJC : J’aime à dire, qu’avec Jean-Robert et quelques autres, on a eu de la chance mais que la chance n’est qu’un hasard que l’on a su exploiter. Fin des années 70, l’escalade s’émancipait de la montagne et il y avait tout à faire ! Par exemple, il y avait 50 voies à Pont de Roide, il y en a maintenant 220 ; à la Roche du Cerf, il y avait 25 voies, maintenant 80. Il y avait un dynamisme incroyable. On a passé des années à grimper et à équiper mais aussi à se questionner et à écrire des textes. En fait, la dernière voie que j’ai ouverte c’est en 2018 avec mon fils… mais l’escalade c’est surtout les moments passés ensemble à projeter et à réaliser des rêves. Est-ce qu’ouvrir une voie est une démarche égotique ou de partage ?

 

MTB : Tu fréquentes le Ballon, quel est ta pratique dans ce massif ?

JJC : Ma pratique est plurielle : randonnée, trail, escalade sur site sportif à la Roche du Cerf et en terrain d’aventure sur d’autres rochers cachés dans la foret. En hiver, ski alpin et ski de randonnée et enfin cascade de glace ! Mes parents m’ont trainé au Ballon dès l’âge de 3 ans et maintenant, sur le sentier découverte du sommet, je me promène avec ma maman, et j’y éprouve un grand plaisir !

 

MTB : Que représente pour toi ce sommet ?

JJC : C’est un repère. Au-delà du repère géographique, c’est un repère dans ma vie, un lieu où j’aime aller et qui m’a permis de me ressourcer dans les moments difficiles de ma vie. Il y a mon enfance, des moments joyeux avec les copains, des moments de recueillement et il y a toujours des découvertes à y faire même après 55 ans de montagne !

C’est aussi là où j’ai découvert l’escalade, un jour au pied de la Roche du Cerf à 16 ans, un gars m’a demandé si je voulais grimper et j’ai essayé. Et depuis je n’ai pas arrêté !

 

MTB : Pourquoi as-tu choisi de soutenir l’action Ménage ton Ballon ?

JJC : J’ai trouvé l’idée super ! J’ai une forte tendance à ramener les ordures des autres, ça fait partie de mon ADN (sourires)… J’ai envie de laisser une planète à nos enfants en meilleur état que je l’ai trouvée, ça peut sembler une utopie, mais j’y crois. Ça me fait vraiment plaisir que mon club soit à l’initiative d’une telle démarche… et que ça se termine par une bouffe !